Les jeunes Jurassiens réussissent nettement plus souvent leur première année à l'EPFL que leurs camarades vaudois.
Paru dans L'Hebdo du 28 juin.
Seuls 41,3 % des étudiants vaudois de la volée 2005 ont franchi le barrage de l'examen propédeutique, en fin de première année à l'EPFL (24 Heures du 22 juin). Alors que 64 % des Jurassiens ont triomphé de cet obstacle. Les Valaisans et les Fribourgeois s'en sortent plutôt bien, alors la moyenne suisse se situe à 46 %.
"Le degré d'insertion et de réussite des étudiants jurassiens dans les hautes écoles suisses est relativement élevé," note Olivier Tschopp, chef du Service de la formation des niveaux secondaires deux et tertiaire, à Delémont. Pourquoi? "L'éloignement géographique - l'effort de formation à fournir - mais aussi le niveau des exigences de la formation gymnasiale dans notre canton expliquent en partie ces résultats." Ce responsable attire toutefois l'attention sur la taille de l'échantillon concerné: une "moyenne de 13 élèves" par an pour le Jura, contre plus de 150 Vaudois.
De leur côté, les jeunes Neuchâtelois naviguent à la hauteur, voire au dessus de la moyenne pour les années 2001 à 2004. Toutefois, une chute nette a eu lieu pour les étudiants de 2005. Un phénomène que ne s'explique pas Jacques-André Maire, directeur du Service de la formation professionnelle et des lycées. "Nous aimerions comprendre ce qui s'est passé: cette volée a suivi le même cursus que la précédente."
"Les écoles fédérales craignent que les porteurs de maturité n'aient plus un niveau suffisant: elles lancent donc des signaux", indique Nicolas Renevey, chef du Service de l'enseignement secondaire du deuxième degré, à Fribourg. Expédiés sous le sceau de la confidentialité aux services cantonaux, ces chiffres suscitent de l'intérêt partout: "je souhaite que l'EPFL, mais également les universités, nous communiquent de telles données chaque année", note Daniel Pilly, directeur général de la Direction générale et services du postobligatoire à Genève. Le coup de gueule de l'EPFL va-t-il susciter la mise en place de véritables comparaisons intercantonales dans le domaine du secondaire supérieur?